[…] Faut-il interdire, comme en Wallonie et en Flandre, l’abattage rituel des animaux, une pratique qui consiste à égorger moutons ou vaches sans les étourdir au préalable ? […]
[…] De son côté, le ministre bruxellois du Bien-être animal, Bernard Clerfayt, verse aujourd’hui une nouvelle pièce au dossier : un sondage qui révèle que 71 % des Bruxellois demandent la fin de l’abattage rituel. Ce chiffre est extrait de la consultation populaire organisée par la Région bruxelloise, entre juin et septembre derniers, dont le ministre révèle la teneur au « Soir mag ». La consultation populaire visait à demander aux Bruxellois quelles évolutions ils souhaitaient au moment où le gouvernement doit rédiger un nouveau code du bien-être animal (la loi actuelle date de 1986). « Nous voulons moderniser la loi, parce que la sensibilité de la société envers le bien-être animal a fortement évolué ces dernières décennies , nous explique Bernard Clerfayt. Avec l’appui des communes, nous avons demandé aux Bruxellois, dans une consultation populaire, de réagir à plusieurs propositions, de nous donner aussi des pistes d’amélioration, pour nous permettre de dégager des tendances. Au total, 2.135 personnes ont répondu, ce qui nous donne une bonne base. »
[…] « Le débat est délicat , commente le ministre. Le Parlement se prononcera dans les mois qui viennent. Mais la question de cette exception est légitimement posée. Elle n’existe plus en Wallonie et en Flandre. Je rappelle aussi que la Cour constitutionnelle belge et la Cour européenne de justice estiment qu’en droit, on ne peut pas considérer que cette interdiction serait une atteinte à la liberté religieuse. » Très concrètement, le ministre aimerait inscrire cette interdiction.
[…] « Pas moins de 85 % des répondants souhaitent que l’on légifère aussi sur la mise à mort de certains invertébrés, comme les homards, les crabes, les écrevisses… » , explique le ministre, qui veut réfléchir à la question.
[…] Parmi les idées proposées par les Bruxellois, et que le ministre songe à retenir, on trouve l’instauration d’un permis de détention d’animaux. « Cette idée est déjà dans l’accord de majorité et devrait donc être inscrite dans le nouveau code. Mais elle pose des questions pratiques , détaille Bernard Clerfayt.
[…] Et pour les personnes qui seraient coupables de mauvais traitements, le ministre envisage la possibilité de « travaux d’intérêt animalier » , comme on impose déjà à certains délinquants des travaux d’intérêt général. « On pourrait, par exemple, demander à ces gens de travailler quelques heures dans un refuge. Cela servirait de période d’éducation, avant qu’ils ne puissent récupérer le droit de détenir un animal » , explique Bernard Clerfayt.
[…] L’idée est de créer des espaces où les chiens pourraient se promener en liberté, sans risquer d’ennuyer les autres usagers des espaces verts. « Il y a 88.000 chiens enregistrés à Bruxelles, dans un environnement urbain très dense. Cela me paraît utile que le futur code intègre cette notion d’espace de liberté » , appuie le ministre.